Le droit d’être une femme en Inde: un combat de tous les jours

femmes_inde_mariageEn ce jour international dédié à la célébration des femmes, rappelons nous que l’Inde est classé comme le pire des Etats du G20 pour une femme.

Aujourd’hui, l’Inde compte plus d’hommes que de femmes, environ 940 femmes pour 1000 hommes. Cette différence est une des conséquences de la conception de la femme indienne dans cette société si imprégnée par la tradition.

La discrimination commence depuis le ventre et se poursuit tout au long de sa vie. Pourtant, malgré de nombreux progrès et de nombreux exemples de femmes qui ont réussi dans le monde politique, économique et culturel, il reste encore beaucoup à faire dans l’évolution des mœurs car pour la grande majorité des indiennes, le combat continue chaque jour.

La femme indienne est considérée avant tout comme une épouse ou une mère.

Elle est subordonnée à des tâches domestiques. Quand elle est fille, elle doit obéissance aux aînés, on lui inculque comment être une bonne femme pour son futur mari. Quand elle est épouse elle doit oublier sa propre famille, servir sa belle-famille avec laquelle elle doit s’accoutumer à vivre et accepter d’être sous les ordres de sa belle-mère. Avec le temps, quand elle devient une femme plus âgée, elle a un peu plus d’autorité dans la famille. Elle peut alors prendre sa revanche sur ses belles filles. La naissance d’une fille est donc une catastrophe pour la famille, elle coûte chère, on doit la nourrir et lui constituer une dot pour son mariage.

Donc pour les parents elle est une lourde charge. Bien que la pratique de la dot soit interdite par l’Etat indien, les familles continuent de perpétuer cette tradition. Encore aujourd’hui des infanticides de filles sont pratiqués dans les zones rurales reculées. On estime à 500 000 le nombre de fœtus de sexe féminin avortés chaque année en Inde.

Par contre avoir un fils c’est une garantie de la relève de la propriété. Le fils prend également en charge les parents et c’est aussi lui qui effectue les rites funéraires.

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Lorsque celui-ci se marie, sa femme doit lui vouer une dévotion conjugale, cette idéologie a été très loin car il existait jadis la pratique de la sati, c’est-à-dire l’immolation de la femme veuve devant le bûcher de son mari pour montrer que celle-ci lui est fidèle jusqu’à mourir avec lui.

Depuis l’indépendance de l’Inde, des lois ont été mises en place pour protéger les femmes et améliorer leur condition de vie. La constitution indienne a reconnu l’égalité des sexes, a établit des quotas réservés aux femmes dans les assemblées locales, des lois pour donner plus de droits aux femmes comme le droit de divorcer ou d’hériter. Mais cependant, la réalité sociale ne suit pas tout cela.

Certes, le taux de divorce est pratiquement inexistant en inde mais les séparations sont nombreuses. Les femmes par crainte de représailles de leur famille et leur belle famille refusent d’aller devant les tribunaux. L’âge du mariage est passé à 18ans pour les filles et 21 ans pour les garçons, pourtant il y a encore des jeunes filles qui se marient avant 18ans (presque le moitié des indiennes), et même dans certains endroits des mariages d’enfants sont toujours pratiqués par certaines familles. On peut également ajouter à cela les disparitions, près de 2 millions de femmes disparaissent chaque année tandis que la violence conjugale fait parti des mœurs.

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Les différences nord/sud et ville/campagne

Mais il est important de noter aussi les différences entre le nord et le sud de l’Inde en ce qui concerne la femme. Les traditions sont beaucoup plus ancrées dans régions du nord alors que dans le sud les femmes sont plus libres, plus éduquées, plus autonomes par rapport à l’homme.

Il faut tenir compte aussi du décalage entre les villes et les campagnes. Dans les zones urbaines, les familles sont en général des familles nucléaires et non pas élargies comme dans les zones rurales. Cela peut jouer en faveur de la femme car il y a moins de contrôle de la part de la famille quand elle dans une ville. Elle peut alors avoir un peu plus de liberté.

Il est vrai que quand on est une femme de classe moyenne, habitant en ville et étant un peu occidentalisée, il est plus facile de rompre avec les traditions, de préférer un mariage d’amour plutôt qu’un mariage arrangé par exemple.

Mais encore de nos jours, des indiens vivant à l’étranger continuent de perpétuer ces traditions comme la dot ou la recherche d’une belle-fille de la même caste. Il est clair que l’élargissement de leurs droits, le respect et la dignité ne sont pas que du domaine de l‘Etat et de la législation. Ces droits et ses valeurs devraient être surtout ancrés dans les mentalités des indiens en Inde et à l’étranger pour espérer des évolutions pérennes dans le pays en faveur des femmes.

 

2 Comments

  1. Pearl Jindal says:

    Ce que vous écrivez c’est pas correcte, les choses que vous avez mentionne ici ne sont que 50 % correcte, S’il vous plait, n’écrivez pas des choses qui montrent une image negative des femmes indiennes et surtout de l’Inde. Il faut d’abord vivre la quotidienne avec nous, dans notre société pour savoir la vérité. Ce que vous écrivez ce n’est pas la réalité et je ne suis pas d’accord du tout avec cela..

    Merci
    Pearl
    Une femme indienne

    1. Bonjour Pearl,

      Je suis une femme indienne et vis également en Inde, je connais très bien la situation de la femme en Inde. Je n’écris pas pour donner une mauvaise image de la femme indienne, j’écris car je souhaite transmettre des informations réelles sur ce qui se passe en Inde pour que les gens comprennent mieux ce pays; mon but n’est pas de donner des images rêvées des indiennes ou des clichés positifs.

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